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01/06/2015

LA VALLEE FAIT SON ZENITH A MANZAC SUR VERN

Sous un beau soleil de fin de journée, le festival de La Vallée avait posé ses bagages à Manzac-sur-Vern pour une nouvelle soirée musicale le samedi 30 mai. 

Dans une ambiance très champêtre qui a ravi les petits gambadant dans l'herbe et les grands autour de la buvette et sur les pelouses, 

le groupe Les cousins d'Aldo se produisait et proposait d'interpréter des standards (Roxane, I feel good, La mauvaise réputation...) ou des compositions du groupe Pierrot Noir comme Clandestin dont l'accordéoniste, Alain Moreau, fait aussi partie. Des propositions très éclectiques allant du jazz manouche en passant par le rock, la pop jusqu'à la chanson française et le musette qui ont rassemblé le public au moment de l'apéro
 
mais aussi après le spectacle.
Après avoir dégusté les fameuses tartines de Manzac,
 

vers 21h30, les spectateurs prenaient place dans la salle des fêtes trop petite pour les accueillir tous, certains devant rester debout  pour découvrir "L'affaire Brassens".
Agnès Garcenot a estimé, de ce fait, que la Vallée pourrait s'appeler l'année prochaine, non plus "La vallée s'écrit" mais "La Vallée fait son zénith". Elle a évoqué les "trois semaines extraordinaires", a remercié professionnels, habitants, bénévoles. Un spectateur lui a rendu la pareille par un "merci aux organisateurs et organisatrices". Après le cri rituel lancé par le public pour rendre un hommage à l'intitulé 2015 du festival et filmé comme il se doit, le spectacle débutait. 
Une balance, symbolisant la justice, sur fond de scène nous faisait entrer dans la mise en scène très originale de Christian Alazard : 4 musiciens chanteurs étaient convoqués par un président de tribunal en voix off, Claude Villers, connu pour s'être illustré dans un autre tribunal, celui des Flagrants délires, émission diffusée sur France Inter, au début des années 1980. Là aussi, des prévenus étaient présentés à la barre, "accusés de complicité avec le dénommé Brassens Georges", pour avoir "colport[é] des chansons subversives portant atteinte aux institutions de notre pays" ou à la gloire de marginaux comme les prostituées ou les vagabonds.
Plaidant coupables, les accusés ont évoqué à travers une vingtaine de chansons (sans compter les bis!) le parcours de cet homme, tentant de comprendre comment un poète aux textes aussi contestataires pouvait 34 ans après sa mort être aussi consensuel. Et effet, le succès remporté par ce spectacle est incontestable. Si le prix de l'entrée (3 euros) était, ce soir-là, on ne peut plus modique (qui dira que la culture n'est pas accessible et qu'il n'existe pas des programmateurs encore soucieux de défendre une culture populaire de qualité?), il ne suffisait pas à expliquer l'affluence de cette soirée de mai. Dans les concerts que les artistes donnent depuis sa création à l'automne 2011, le public partout accourt!
De la relation avec ses parents (Maman, Papa), en passant par la mort (La supplique pour être enterré à la plage de Sète, Le testament), la mise en musique des poèmes de Victor Hugo (Gastibelza) et Jean Richepin (Les oiseaux de passage), les chansons que les enfants apprécient particulièrement (Le petit cheval, La cane de Jeanne), la religion (Le mécréant, La religieuse), l'amitié (Mon vieux Léon), les relations extra-conjugales (A l'ombre des maris, L'orage, La femme d'Hector), les femmes et l'amour (Dans l'eau de la claire fontaine, Les passantes, Les sabots d'Hélène, Les bancs publics, La princesse et le croque-note), la contestation de l'ordre établi et de la bien-pensance (La mauvaise réputation, Le pornographe du phonographe, La Mauvaise herbe), les musiciens ont abordé des grands thèmes de l'oeuvre du poète sétois qui a nourri leur culture musicale. 
Jean Bonnefon, journaliste de radio et de télévision, a ainsi enregistré précédemment 2 albums sur Georges Brassens, occasion de 2 tours de chant assez classiques, de l'avis même de l'intéressé, chantés en polyphonie, sur le mode swing folk. http://www.laffairebrassens.fr/audio.html Dans ce dernier spectacle, la façon d'aborder les chansons était davantage scénarisée. Il y a retrouvé ses vieux complices comme Patrick Salinié, lui aussi auteur compositeur interprète, qui a participé aux 2 albums, Jacques Gandon, guitariste professionnel qui a fait partie du spectacle "Y'a du Brassens dans l'air". Avec Patrick Descamps, bassiste, accordéoniste, ils sont tous membres du groupe occitan Peiraguda.
 De gauche à droite : Patrick Descamps, Patrick Salinié, Jean Bonnefon, Jacques Gandon
Alors que le public osait rarement s'exprimer dans les concerts de Brassens, les musiciens ont fait chanter et se lever le public dont il était dit au début du spectacle qu'il serait seul juge. Visiblement enthousiasmé par cette production remarquable par sa mise en scène, la maîtrise des chansons, les arrangements ajoutant quelques touches de polyphonie, de percussions et de swing aux textes tout en conservant leur harmonie et leur composition, le public de Manzac a pu bénéficier de la générosité des artistes interprétant 4 chansons en guise de bis, heureux d'avoir su plaider la cause de ce poète universel.
S'était associé au groupe un chanteur du Bugue (en chemise rouge) dont c'était la première prestation sur scène, venu interpréter Les Passantes.

A consulter le site de "L'Affaire Brassens", particulièrement bien mis en image par Pascal Bonnefon (le fils de) lui même web master : http://www.laffairebrassens.fr/
et le facebook : https://fr-fr.facebook.com/pages/LAffaire-Brassens/301246759891017 
 
Texte et photos : Laura Sansot

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