Parce qu’il n’y a pas d’art sans engagement
Parce que les Arts disent que d’autres mondes sont possibles
Parce que des femmes et des hommes tentent de les construire
Parce que les Arts nous affranchissent des frontières et de l’enfermement
Parce que la Dordogne fourmille d’actions et de projets politiques alternatifs
Parce qu’aucun blog ne recense ce foisonnement d’activités militantes, politiques, artistiques et culturelles différentes,
Nous vous proposons Art Péri’Cité :
des agendas et des reportages sur les diverses manifestations ou activités

19/09/2016

SOIREE DE SOUTIEN AU JOURNAL L'ECHO

Le 15 septembre avait lieu une soirée de soutien en faveur du journal L'écho
Le public était invité à déposer son don dans une urne. Il pouvait profiter ensuite d'une soirée musicale donnée gratuitement par des artistes périgourdins.

Comme au lendemain de la guerre, lorsque pour se maintenir, L'Echo du centre, de sensibilité communiste, héritier du journal Valmy! sorti dans la clandestinité le 22 juillet 1943, avait fusionné avec La Marseillaise de sensibilité gaulliste, se retrouvaient ce soir du 15 septembre côte à côte des sensibilités politiques différentes. Le maire de droite (Les Républicains), Antoine Audy, qui avait gracieusement et "avec plaisir" prêté la salle du Palace à Périgueux, rappelait l'importance du pluralisme. Celui-ci "fai[sai]t partie du jeu démocratique".

Après une présentation de la soirée par l'un des journalistes, Ewen Cousin,
le directeur de la publication, Olivier Mouveroux, a pris la parole évoquant "la crise la plus grave que le journal ait à affronter" marquée par une "baisse du lectorat qui va vers le numérique, qui essaie d'avoir de l'information gratuitement". Il convenait de "trouver d'autres modèles économiques" mais pour cela, il "fa[llai]t du temps que le journal n'a[vait] pas", même s'il envisageait de "nouvelles recettes". La soirée avait pour objectif de renflouer la trésorerie du journal avant le versement de l'aide de l'Etat en fin d'année.
Si l'on évalue la presse par famille, c'est la presse locale qui est la plus aidée en France (96,4 millions d'euros en 2013) avec pour 1er titre, Ouest France. Toutefois, Le Figaro, chantre du libéralisme, obtient le plus gros montant (16,17 millions). Il est suivi de près par Le Monde (16,15 millions). Des magazines de télévision comme Télé 7 jours (6,9 millions), Télé Star et Télé Loisirs sont chacun plus subventionnés que Sud Ouest (4,07 millions). http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2014/05/06/aides-a-la-presse-qui-touche-le-plus_4411883_4355770.html
L'écho a déjà lancé au printemps une campagne de financement participatif dont l'objectif est d'atteindre 50 000 euros. La soirée du 15 septembre aura rapporté 3049,30 euros.
La soirée était placée sous le signe de la chanson française dont le maire avait dit en introduction toute sa "passion" évoquant même, comme pour créer une connivence avec un auditoire inhabituel pour lui, ses visites passées régulières à La Courneuve où il avait coutume d'acheter des CD de chansons engagées. La chanson Drapeau rouge avait retenu ses faveurs qu'il se plaisait à entendre aussi bien dans la ceinture rouge de Paris que dans les beaux quartiers : "j'aime entendre la chanson partout et toujours".

Les membres du groupe Peiraguda, dont Jean Bonnefon était l'instigateur de la soirée, a ouvert le bal. Le leader a rappelé qu'ils étaient "heureux d'être là même si [ils] aurai[en]t voulu ne pas être là pour ça!".
Le groupe ayant deux jambes, a-t-il expliqué, l'une de culture française, l'autre occitane, il a débuté la soirée par des chansons en occitan tandis qu'il l'a achevé par des chansons de Georges Brassens dont 4 sur 6 étaient issues du spectacle "L'affaire Brassens" (Art Péri' Cité vous a déjà parlé : http://artpericite.blogspot.fr/2015/06/la-vallee-fait-son-zenith-manzac-sur.html).
On a entendu, entre autres, Adiu, une chanson entraînante de Fernand Valette, La dama pijoniera, occasion de raconter une fable sur une chouette qui avait "suivi" un paysan Outre-altantique,

Patrick Salinié
une chanson d'amour Al fond de tu car "au fond de tout, il y a toi, au fond de toi, il y a tout". Pour finir le tour de chant, les quatre artistes ont interprété la chanson émouvante écrite 2 jours après les attentats du 13 novembre dont ils connaissaient l'une des victimes, Vencerèm la nuech (Nous vaincrons la nuit), une adaptation occitane de We shall overcome.
https://www.youtube.com/watch?v=H7pMvrDGVi0
 
à gauche, Jean Bonnefon et à droite, Jacques Gandon
La chanteuse, Christine Good, fondatrice du Théâtre de la Gargouille à Bergerac, rappelait le soutien que lui avait apporté le journal depuis ces débuts, 30 ans auparavant, et dont elle était une fidèle lectrice.
Elle entraînait le public vers des chansons réalistes comme Tel qu'il est (Fréhel) a cappella, Mon amant de Saint Jean interprétées de façon toute personnelle. Afin d'accompagner une chanson gitane, les artistes de Peiraguda étaient mis à contribution, et s'en donnaient à coeur joie, pour faire "les pépés gitans". Un hommage à l'une des artistes qui lui avait donné envie de faire de la chanson, Michèle Bernard, donnait à entendre une chanson plus mélancolique Les routes grises. Pour souhaiter l'espérance et une longue vie au public, elle interprétait une chanson d'Aznavour qui terminait sa prestation éclectique et généreuse.
Les deux Isabelle, Isabelle Gazonnois et Isabelle Loiseau, lui succédaient pour des chansons de femmes, des chansons d'amour (Forteresse de Michel Fugain), graves (Est-ce ainsi que les hommes vivent? de Léo Ferré)
Isabelle Gazonnois
Isabelle Loiseau
ou plus drôles interprétées avec beaucoup de facétie (Veuve de guerre de Barbara, Quand on vous aime comme ça de Yvette Guilbert, Monsieur le petit le chasseur de Jean-Claude Massoulier). 
Le public a même eu droit à une composition récente des deux artistes où il était fortement conseillé aux filles de ne pas se marier, ceci avant une dernière chanson sous le signe de l'eucalyptus Tango Stupéfiant de Marie Dubas.
Les quatre artistes de L'Affaire Brassens revenaient en fin de concert pour interpréter des chansons de Georges Brassens dont Les passantes, Les copains d'abord, Quatre vingt quinze pour cent, Les oiseaux de passage sans compter un solo instrumental de Patrick Descamps.
 Patrick Descamps et Patrick Salinié

 Jacques Gandon
Tous les artistes étaient réunis pour chanter L'Auvergnat, "une chanson de tolérance dont on a bien besoin par les temps qui courent".

Leur prestation était chaleureusement applaudie.

Texte et photos : Laura Sansot

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire